Caen-Métropole : les enjeux urbains et environnementaux de l'agriculture

décembre 2016

Entre plaine agricole, coeurs de nature et périurbanisation.
Si les plages et la campagne de Caen sont internationalement connues comme site du débarquement de juin 1944, la notoriété de Caen en Normandie vient aussi de sa richesse agricole, très liée aux villas romaines qui ont maillé le territoire et qui participent toujours à la notoriété de la région par la toponymie. La richesse de son sol limoneux et de son sous-sol calcaire ajoutée à son savoir-faire charpentier permirent l’établissement de nombreux monastères dès le XIe siècle, confirmant l’assise agricole du territoire. Au fil des générations, s’ajoutèrent la richesse minière et la tonicité commerciale liée à la proximité maritime, ce qui contribua à la renommée de prospérité de la province. L’importance des exportations vers l’Angleterre ne se démentira que tardivement : vin, minerais, chevaux et pierre de Caen forgèrent des routes maritimes et terrestres qui laisseront progressivement place au drap, à la dentelle, au cidre et au sel au XVIIe siècle. Caen abandonnera progressivement son hégémonie commerciale à Rouen, résolument internationale, et se contentera du marché régional.

Aujourd’hui, le territoire de Caen-Métropole représente un espace qui jouit de productions agricoles et de paysages variés sur des terres de bonne qualité agronomique. Etablie sur une terre alluviale et limoneuse profonde, l’agriculture caennaise est basée sur des systèmes de grandes cultures (blé, betterave, lin, oléo-protéagineux…) tout en maintenant près d’un cinquième de la surface agricole utilisée en herbe, ce qui montre la coexistence de l’élevage, notamment vers les marais de la Dives, au nord-est et dans le prébocage au sud-ouest.
La périurbanisation, très visible sur le territoire métropolitain qui connaît peu d’obstacles topographiques, entre en concurrence directe avec les paysages agricoles qui se fragmentent sous la pression d’enjeux fonciers qui oblitèrent la biodiversité et menacent les ressources en eau. Le territoire de Caen-Métropole a perdu, administrativement (selon le recensement agricole), 7,4 % de sa surface agricole utile entre 1988 et 2010. De plus, outre les exigences environnementales sur la qualité de l’eau et les continuités écologiques, une demande se fait jour pour des productions alimentaires locales de qualité, ce qui interroge l’évolution des systèmes d’exploitation.
L’espace agricole et naturel caennais arrive donc à un tournant de son histoire qui suppose un dialogue entre ruraux et citadins pour un projet agriurbain du territoire.

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